La mise à plat

La mise à plat


LA MISE À PLAT

 

“Entendons-nous bien : en son, il existe des dizaines de méthodes, de moyens pour arriver à tel ou tel résultat, et au final, seule l’oreille “musicale" est juge. Il n’y a pas, a priori, de "bonne" ou de "mauvaise" façon de procéder : il y a celles qui fonctionnent et celles qui ne fonctionnent pas. [...] La méthodologie industrielle n’a pas sa place en studio.” Franck Ernould, “La pratique du home studio”, Mars 2004.

 

La mise à plat est une étape fondamentale dans le processus de post-production, elle intervient juste avant le mixage et permet à l'ingénieur du son de ne pas perdre l'essence même du morceau et d’avoir du recul sur son travail. 

Le tutoriel expliqué ci-dessous est réalisé sur le séquenceur Cubase PRO 9, mais ses principes s'appliquent à n'importe quel sequenceur. Vous pouvez le réaliser sur votre logiciel de MAO/DAW préféré (ableton live, logic, pro tools, FL Studio, Garageband…) et avec vos plugins habituels.

 

Pour réaliser ce tutoriel vous avez besoin de :

  • une production musicale (pistes audio séparés)

  • un séquenceur

  • un système d’écoute (casque audio, enceintes de monitoring...)


 


 

  1. Écoute :

 

 

Ouvrez votre séquenceur, créez une zone de travail (photo 1) et importez-y tous les fichiers audio du morceau (photo 2).

 

 

Pour finir écoutez le morceau à plusieurs reprises, afin de vous familiariser avec. Essayez en fermant les yeux de ressentir l'âme et les points essentiels du morceau.

 


 

  1. Organisation :

 

Commencez par rassembler toutes vos pistes audio de mêmes pupitres, et placez celles-ci dans des groupes communs (pistes de batterie, synthétiseurs, vocales, ambiants…), puis renommez-le (photo 4). Cette étape sert avant tout à assigner le ou les même effets (ou la même automation) à plusieurs pistes, ce qui vous permettra d'une part, de pouvoir assembler les pistes du même groupe entre elles (avec une reverbation, un glue compresseur ou simplement un filtre par exemple), mais aussi de gagner en CPU (composant électroniques qui exécute les instructions machine des programmes informatiques) en utilisant qu'un effet pour le groupe et non un par piste.

 

 

Assimilez bien le fait que vous allez passer plusieurs heures sur votre morceau, facilitez-vous donc la vie en ajoutant de la clarté à votre zone de travail : couleurs, annotations, prise de notes... (photo 5).

 


 


 

  1. Balance :

 

Pour avoir un projet le plus limpide possible et se donner les moyens de travailler dans les meilleures conditions, il est nécessaire de faire une balance de ses pistes (régler les volumes). Cette étape permet aussi d’exposer à votre oreille le contenu sonore qui n’est pas bien intégré à l'ensemble du morceau.

Réglez donc chaque fader de piste en position médiane puis, ajustez les de façon à ce que l'emsemble soit cohérent et homogène à l'écoute (photo 6).

 

 

Il est à noter que pour avoir une composition de très bonne qualité, il est fortement conseillé de faire des pauses entre chaque étape (ou tranche de 3h de travail). Beaucoup de compositeurs/mixeurs échangent leurs projets entre-eux, afin d’avoir le maximum de recul sur le projet, et commettre le moins d’erreurs.


 


 

  1. Panoramique :

 

En mixage audio, la spatialisation est utilisée pour répartir dans l’espace les différents instruments. L'outil utilisé pour répartir un son dans un espace audio est la panoramique (photo 7). En répartissant judicieusement les différents instruments sur les deux canaux de l'image stéréophonique (droite et gauche), vous pouvez éviter des conflits entre sons de timbres proches. Le parallèle avec une photo est parlant : si vous placez plusieurs personnages de taille comparable les uns derrière les autres, tous au centre de l'image, il sera impossible de les voir tous. En revanche, si vous les répartissez en largeur dans le champ visuel, chacun trouve plus facilement sa place.

Pour cette étape il n’existe pas de recette miracle, libre cours à votre imagination. Depuis les années 80, la norme est de placer au centre de l’espace sonore le kick et la basse, car ils sont constitué en grande partie de fréquences basses, des fréquences non directionnelles; ainsi que la voix lead, élément moteur du morceau.

 

 

Cependant, les avis diverges suivant les différents styles musicaux, je vous invite donc à étudier la spatialisation des différents styles afin d'intégrer ce qui est coutume de faire. Durant les concerts par exemple, groupes de musiques et orchestres s’articulent de façon différentes, à vous d'observer et d'en tirer le maximum d'informations, afin de retranscrire une spatialisation cohérente. Je vous invite d'autre part à vous aiguiller avec le graphique ci-dessous (photo 8).

 

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  1. Exportation :

 

Bouncez (exportez) ensuite votre morceau (WAV 32 bit 44.1 khz), puis importez le dans votre projet. Vous aurez dès lors une piste sur la quelle se baser afin de ne pas perdre l'essence même du morceau et pouvoir vous lancer en toute sérénité dans le mixage.

 



Conclusion :

 

Mixer de la musique s’organise en plusieurs étapes et demande beaucoup de minutie. La mise à plat en est la première partie et non la moins importante ! Elle vise à donner de la clarté à la zone de travail afin de préparer au mieux le morceau à être mixer.

La mise à plat s'illustre à travers 4 axes fondamentaux :

  • L’écoute et la prise de connaissance (des pistes séparées et de l’ensemble du morceau)
  • L’organisation de l’espace de travail
  • L’égalisation de chaque piste sonore
  • La gestion des panoramiques afin de donner au morceau une première image stéréo. 


 

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Deboosère Louis, 10 Octobre 2019.